MAGIC CAMELOT
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 Et la lumière fut || ft. Aliénor Madden

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Emmanuel C. d'Aclud
Emmanuel C. d'Aclud
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MessageSujet: Et la lumière fut || ft. Aliénor Madden   Et la lumière fut || ft. Aliénor Madden EmptyDim 4 Mar - 20:50

Un vieux paysans, le nez bourru, une dent saillante et courbé par le harassant labeur s'était penché sur la main d'Emmanuel. Il avait lourdement insisté pour lui baiser le gant et l'homme lui avait intimé de se relever. Il était d'une familiarité rassurante. Une jeune femme le regardait du seuil de la petite cabane de campagne. L'enfant qu'elle tenait par les épaules devait être sa fille. Elles avaient le même regard. Lorsque l'inquisiteur releva les yeux vers elle, le sien se planta timidement sur le sol. Le vieillard s'était un peu trainé et avait désigné le forêt avant d'être pris d'une violente quinte de toux. Sa fille s'était jeté sur lui et s'était excusé auprès d'Emmanuel. "Il a refusé les potions de la sorcière. Vous savez, il est très malade. Mais soyez sûr qu'il ne sera jamais complice du Malin." En remontant sur sa selle, alors que la bête émettait un hennissement de surprise, il mima une croix et béni ces braves gens en les remerciant. Trois autres cavaliers suivirent le traqueur. Deux d’entre eux brandissaient des torches qui éclairait le paysage, bercé par un crépuscule inquiétant. La lune serait pleine ce soir.

Depuis quelques temps, on parlait d'une femme qui agissait dans le couvert de la nuit. Elle trainait comme une ombre et proposait des onguents aux villageois. Les témoignages parlaient d'une horrible bonne femme, cachée sous un voile de furoncles et affreusement petite. Parfois aussi, on entendait dire qu'il s'agissait d'une créature dont la beauté était si envoutante qu'elle ne pouvait être que d'origine démoniaque. Camelot avait eue son lot de créatures infernales. Emmanuel savait qu'il ne pouvait s'agir que d'une démente mais les enquêtes menées prouvaient qu'elle possédait un don pour soigner les afflictions. Si la guérison de quelques villageois était son œuvre, alors il était fort probable que certains évènements d'ordres magiques lui étaient imputables. L'inquisiteur s'en allait vérifiait les on-dits qui devenaient de plus en plus nuisibles. Personne ne devait se tourner vers une sorcière lorsque la situation devient invivable. On se tourne vers Dieu. Car c'est Lui qui met à l’épreuve. Elle remettait en cause les jugements Célestes. Magicienne ou pas, elle devait comprendre où était la limite de son savoir.

Au fond de la forêt, on trouvait une cabane abandonnée. Elle allait bientôt s'écroulait et si les fantômes n’effrayaient pas les visiteurs trop crédules, c'étaient les grincements du bois qui menaçaient de s’effondrait qui dissuadait toute approche. Les gens disaient parfois que la nuit, une lueur venait de ces horizons. Il était certain qu'un gueux y avait trouvé un confortable aménagement. Et avec les dernières recherches, on avait su prouvé qu'il s'agissait de la fameuse sorcière. A l'approche de la cabane, Emmanuel observa que l'infime lumière de l’intérieur s'était éteinte. Seule les torches éclairait la forêt. Les ombres se découpaient sur les feuilles mortes et avec le hululement des chouettes, les hurlement des loups et le vent qui sifflait entre les branche, le silence devenait lugubre à en mourir. Sueurs froides et grande hésitation parmi les cavaliers présents. Mêmes les cheveux semblaient s'inquiétaient d'un mal présent et invisible. Agacé par la couardise de ses camarades, Emmanuel se jeta sur la torche que tenait l'un deux et la brandi bien fort.

Sorcière, créature vomie des Enfers, nous savons que tu es là ! Sors de ton terrier et peut-être que je me montrerais clément à ton égard.
Pour illustrer ses propos, pour l'encourager, la damnée, il s'approcha de la petite hutte et menaça de tout brûler. Pour l'obliger à se montrer.
Quand il regarda derrière lui, ses compagnons semblaient terrifiés à l'idée de rencontrer son visage, dont on disait qu'il paralysait les hommes qui osait croiser son regard.
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Aliénor J. Madden
Aliénor J. Madden
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MessageSujet: Re: Et la lumière fut || ft. Aliénor Madden   Et la lumière fut || ft. Aliénor Madden EmptyMar 6 Mar - 20:57

Les mains encore jointes sur la mèche de la bougie, Aliénor leva la tête quand les injures traversèrent la cloison. C'était pas du petit paysan bourru ça. Oh, l'enfant de putain qui avait appellé une milice le paierait. Elle retint son souffle, consciente d'avoir été trop lente pour se contenter de faire la morte. S'ils rentraient maintenant, ils ne trouveraient rien. Le cadavre d'un poulet jonchait royalement sur la table monastère. Une minute plus tôt il s'agitait sur ses genoux. Des plantes, des fruits, des plats étaient empilés. Si on se penchait, on pouvait analyser l''inquiétante mixture. A savoir de la soupe aux baies. Une famille lui avait apportés les aliments ce matin. C'est qu'ils cachaient bien leur jeu, les fumiers. Les villageois avaient été accueillants, ils lui donnaient du travail, ils avaient l'air de savoir conjuguer bondieuseries et raisonnement logique. Elle maudit aussi le brave type qui lui avait assuré que dans le coin, c'était pas les cavaliers qui viendraient lui chercher des noises. C'était déjà arrivé une fois qu'on veuille l'arrêter. Le Pasteur l'avait sauvé. Un homme merveilleux. Avec une voix douce.

Le gars qui la raillait dehors avait sûrement une corde vocale pétée. Elle se baissa pour jeter un oeil entre deux lattes de bois. La lumière des torches l'éblouit d'abord.

"-Qu'il crève dans sa souillure celui qui me traite de sorcière. Vous voulez quoi ? Il y a des vagabonds un peu plus loin sur la route, allez donc les écorcher et foutez moi la paix ! Vous en aurez pour toute la nuit."

La flamme lécha les bordures de son toit. Paniquée à l'idée de se faire carboniser l'abris -puis de brûler vivante à l'intérieur- elle poussa un cri.

Elle avait entendu les sabots et imagina qu'ils étaient plusieurs. On envoie pas plusieurs hommes armés à cette heure pour contrôler une seule bonne femme. Pendant quelques longues secondes, elle se tait et ne bouge plus. Les crépitements l'angoissent. Finalement elle dévérouille la porte. Le cliquetis est sonore. Avant de passer une épaule à l'extérieur, elle ferme les doigts sur une fourche posée contre la paroi. Les cavaliers sont plantés à dix mètres de sa porte, les cuisses serrées sur leur monture respective. Avec toute la courtoisie du monde, elle braque les dents de son trident de fortune vers celui qui chatouillait la boisure. Dans son armure noire, l'homme est impressionant. Il glace le sang. La dureté de ses traits, la brillance de sa coiffure et la neutralité de sa cuirasse empêchaient de le ranger. Il n'était pas clerc ou alors le cachait. Ce ne pouvait non plus être un de ces jeunes paladins qui s'amusent à piller en temps de paix.

"-Qui vous envoie ? Quel seigneur ? Causez, bon sang, et baissez cette foutue torche !"

Elle se tourne vers les cavaliers. Maintient les pics rouillés à hauteur du visage de l'homme debout et recule de quelques pas. Ses pieds sont déchaussés. Il flotte quelque chose de lourd qui impose le silence. Les gars qu'elle imaginait bondir de leurs monture pour la lyncher ne remue pas un doigt. Les menaces jaillissent de sa bouche, elle leur hurle de déguerpir. Crache par terre une feuille de laurier mâchée et gluante puis s'approche du museau d'un cheval et demande d'une voix plus douce ce qu'on lui veut à cette heure.
Ce qu'on lui veut, elle l'a très bien compris. Soudain elle pousse un cri strident en pleine gueule de l'animal qui réagit violemment. La bête se cabre et Aliénor saute en arrière. Elle manque de perdre l'équilibre et se souvient que son dos est encore fragile. Avant de se jeter sur le côté, elle se tourne vers l'homme à la torche et grimace. Les branchages disséminés dans l'herbe mouillée lui griffent les chevilles quand elle courre
.
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Emmanuel C. d'Aclud
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MessageSujet: Re: Et la lumière fut || ft. Aliénor Madden   Et la lumière fut || ft. Aliénor Madden EmptyMar 6 Mar - 22:46

Si tu ne sors pas, je te brûle vive. Je serais toi, la folle, je ne resterais pas un instant de plus dans cette ruine. Même les rats ne veulent plus y habiter. Rires gras parmi les mercenaires. La pression tombe mais remonte aussitôt.

Qu'elle hurle le contraire, qu'elle crache qu'elle est aussi sainte que la Vierge. Ses blasphèmes avaient autant de valeurs qu'un souffle sur un incendie. Car c'était d'un incendie que brûlait Emmanuel. La voix était féminine. Le timbre fatigué et tremblant. La voix brisée par les pires injures. Seule la bouche d'une diablesse pouvait proférer de pareilles calomnies. Elle ne semblait pas prête à écouter le conseil du chasseur qui agitait sa torche au dessus du toit pourri. Le bois n'y tenait plus, les mites s'étaient arrangés pour faciliter le travail des flammes. Elles léchaient avidement le bord de la bicoque et chaque seconde de plus menaçait de tout incendier. Il recula, constatant que la folle avait mûrement réfléchie. Une angoisse palpable traversa le regard de tous les cavaliers et dire qu'Emmanuel n’appréhendait pas le premier regard était un pitoyable mensonge. Il n'aurait été qu'à moitié surpris de rencontrer un démon dans toute sa splendeur. Parfois, les créature polymorphes se montraient sous leur véritables traits faces à leurs adversaires. Ici, elle était humaine. Ou sotte.

Le canasson, apeuré par l'outil que la vieille sorcière brandissait en guise d'arme recula un peu, oreilles couchées. Emmanuel fit tourner un peu la bête pour la rassurer. Emmanuel fit tourner la bête pour se rassurer. Pour mieux la voir. La détailler. Rien aux pieds, il s'imagina ses orteils épais ramasser la mousse sur le sol, tandis que ses fripes loqueteuses balayaient le tapis de feuilles. On aurait dit une bête fauve perdu. Comme ces animaux apprivoisés de saltimbanques. Ils tournaient, regardaient, grognaient sans jamais attaquer. Un sourire espiègle. Ça donnait envie de s'amuser avec la chose. Pour mieux voir son visage, il rapprocha la torche vers son visage. Les rides lui creusaient joliment le visage. La surprise de trouver une gueuse dans ces bois était telle qu'un regard vers ses compagnons les mena à l'hilarité générale.

Qui m'envoie ? Il éclata d'un dernier rire avant de lui répondre en toute bienveillance, désignant la voûte céleste. Et toi, vieille bique boiteuse, lâche cette fourche. Elle ne te sera d'aucune utilité contre le messager du Seigneur l’Éternel.

Elle était folle. Complètement débridée. Elle ne savait pas où elle allait, ce qu'elle disait ou ce qu'elle faisait. Elle fut vite entouré par les cavaliers qui, chacun leur tour, voulait s'essayer à tester la réaction de la pseudo sorcière. Elle crachait et vociférer comme un vieux paysan de campagne. Quelques chose s'était échappé de sa bouche. Beaucoup de choses s'échappaient de sa bouche et tandis qu'elle crachait injures sur injures, Emmanuel s'amusait à lui parler avec toute la condescendance dont il était capable. Comme il vous siéra, ma Dame. Voudriez-vous aussi un peu de soupe, avec ça. Oui, très amusante.

La garce ! Bon sang ! Cette sale puante avait réussi à surprendre l'ensemble de la troupe. La surprise provoqua chez Emmanuel un mouvement de recul tout à fait défensif avant de l'inviter à prendre sa poursuite. Le rictus insultant et son regard quasi-complice. Il avait manqué d'invoquer le nom de Dieu. Elle allait crever. Une bête fauve, une enfant maladroite, une putain joueuse. Il l'attraperait par ses poignets osseux et se ferait un plaisir d'étirer son corps maladif aux quatre coins de Camelot. Vile sorcière ! Enfant du Diable ! La course était lancée, elle n'irait pas loin. Les deux mercenaires laissèrent leurs compagnons à pieds seuls dans la forêt. Ils n'allaient pas mourir. Pas ce soir. Emmanuel ouvrit la traque.

Elle courrait avec la rapidité des cauchemars. Même à dos de cheval, ils avaient un mal de chien à la poursuivre. Le sol était humide, les animaux n'arrivaient pas à adhérer. Le dernier de ses compagnons fut emporté par son destrier qui glissa sur une flaque boueuse. Il lança un dernier regard en arrière avant d'arriver aux côtés de la fuyarde qui filait comme le vent. Palefroi plus rapide que les jambes humaines, aussi endiablées soient-elles, Emmanuel arriva sans problème à la devancer. Lui tourner autour. L'obliger à s'arrêter. Il hurlait, criait. On devait l'entendre à des lieues d'ici. Il maitrisait sa course comme on maitrise celle d'une brebis rendue folle à la vue d'un loup ou d'un danger. Lorsque ses grognements ne créaient pas l'effet escompté, il secouait sa torche sous ses yeux. Il lâcha soudain la bride, lassé par ce petit jeu et tourna une jambe pour sauter à terre. L'épée qui glisse hors de son fourreau émie un grincement glacial. Torche en arrière, pointe de l'acier en avant.

Encore un pas, sorcière, un seul et sois sûre ta tête roulera à côté de ton corps, mort et refroidi. Ton nom, sale hérétique !
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Aliénor J. Madden
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MessageSujet: Re: Et la lumière fut || ft. Aliénor Madden   Et la lumière fut || ft. Aliénor Madden EmptyDim 11 Mar - 18:25

Les branchages lui griffaient les bras quand ils se brisaient, crac, sur son passage furieux. A l’âge où l’on commence à perdre du souffle, Aliénor se tuait. Tout sentait comme dans une mauvaise chanson de geste. Incapable de passer entre les jambes du destrier, elle s’adossa à un arbre, le corps penché en avant. Le cheval l’effrayait plus que son cavalier. Dans une toux enragée, il menaçait de lui ferrer le front. Quelques vieux troncs creux auraient pu l’engloutir et la cacher, plus loin. Arrivé à sa hauteur, elle poussa un « Ah ! » railleur. La pointe de l’épée brillait, horizontale. Elle pensa aux porcs qu’on embroche. Planta ses ongles dans le tronc rugueux, fondit sur le côté, perdit ses jambes dans les hautes herbes. Plusieurs nuées d’insectes décollaient à chacun de leurs pas. Seul, il la tenait plus sûrement qu’avec ses compagnons, débarrassé de la chevauchée désordre. Un vautour et une pauvre brebis pestiférée et clopinante, gonflée, malade, crevée comme un bubon.

« -Je ne suis pas plus sorcière que tu es roi, chien galeux. »

Comme la lame la menaçait plus dangereusement, elle cria. Elle ajouta que le Pasteur la protégeait et qu’elle avait le droit d’être là. Que les fils de chienne qui l’avaient dénoncés étaient des crève-la-faim qui vendrait leur mère pour une outre. Toute bourrue qu’elle était, elle voyait les bûchers qu’on dressait parfois dans les villages de province. Ses yeux roulaient, elle piétinait, enchaînant de maladroits reculs. Leurs hurlements sauvages rebondissaient sur les arbres. Sa poitrine se soulevait de panique, son corps se raidit après la course, ses poumons appelaient l’air. Les vaisseaux de ses yeux éclatèrent.

« -Tu viens violenter ce qui revient de droit à une pauvre femme dont tu ne connais même pas le nom ? Voleur ! Vagabond ! Maraud ! »

Apeurée par la monture derrière qui soufflait furieusement, elle se protégea tant bien de la lame en couvrant son visage de ses avant-bras. La lune était filtrée par les feuillages. Ses cheveux se défirent. Très vite elle atteint ses limites. Une racine vicieuse qui se nouait dans les fougères la fit trébucher. Elle tomba en arrière, les jambes étendues en jurant. Peste. Les coudes plantés dans le sol, elle redressa les épaules. Le menton relevé, elle lui cracha son nom et sa voix se brisa.
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